…
C’est fini
C’est bientôt fini
La guerre se termine enfin
La Nuit des temps touche à sa fin
Lumière éteinte de nos vies
La fin du monde sans magie
…
Les ténèbres enfoncent leurs racines illimitées dans ce vieux monde complètement dégradé. Je m’accroche désespérément à tout ce qui pourrait ressembler à une lueur d’espoir. C’est la guerre du bien contre le mal, c’est la guerre de la vérité contre le mensonge, c’est la guerre de l’amour et de l’amitié contre l’idéologie décadente et malveillante d’une humanité inhumaine.
L’actualité de cette guerre m’attire dans une quête d’espoir. Ce combat qui se déroule dans le monde, sous mes yeux rivés à l’écran, me détourne du combat que se livrent en moi-même les émotions et les motivations contradictoires.
Dois-je tourner définitivement le dos au passé ? Comment ignorer tous ces couteaux plantés dans mon dos ? Je dépose un baiser sur toutes mes blessures. Je tiens dans le creux de ma main cette petite shungite polie. J’ai choisi ce petit pendentif noir pour représenter toutes les violences que j’ai reçues depuis la Nuit des temps ainsi que les blessures qu’elles ont laissées dans mon cœur d’enfant. (…) Comment avancer dans ce champ de bataille dévasté par la guerre des cœurs. Comment exprimer le désarroi de mon cœur dans cette guerre que malgré moi je ne peux déserter. Je dépose un baiser sur cette petite shungite blottie dans le creux de ma main. Je me tiens debout au milieu de ce champ de bataille dévasté. Je serre le lacet du pendentif autour de ma tête. La petite shungite est maintenant contre mon front, au niveau du troisième œil. Ce n’est pas une contemplation même si ça y ressemble étrangement. C’est toujours cette même sidération devant ce champ de bataille, cette même impuissance à avancer ou reculer, perdu corps et âme dans la dévastation générale. Combien de temps ai-je besoin ? L’éternité suffira-t-elle ?
C’est l’image d’une fleur que Pierre vient de m’envoyer en disant d’elle qu’il ne lui manque que la parole.
Cette fleur est magnifique ! La splendeur de la nature est fascinante. Son message silencieux s’adresse au sage, celui qui sait en contempler la beauté sans perdre de vue la Vérité. La perfection des couleurs et des formes, des parfums et saveurs, nous attire avec une promesse d’extase. Mais c’est la Vérité silencieuse et cachée que le sage désire vraiment honorer.
Dans quelle mesure cette sagesse a-t-elle imprégné mon cœur ?
Ravagé par les affres de l’illusion et de la violence
Je me tiens debout là dans le champs de bataille, comme au bord d’un gouffre insondable
Mon passé m’entraîne vers le bas, vers les ténèbres insondables de ce gouffre béant devant moi
Mon cœur corrompu promet de céder allègrement à toute illusion qui saura le gagner
Mon cœur éternel promet que rien ni personne ne pourra le détourner de Toi
J’aime ce labyrinthe intérieur dans lequel je me perds
J’aime ce champ de bataille
Sa dévastation me semble belle
C’est la beauté de la Mort qui nous gagne
Elle enlève le voile qui cache la Vérité
Suspendu entre nadir et zénith
Je me tiens immobile devant le temps qui passe
Ce vieux monde finira demain
Il n’en restera plus rien
J’emporterai avec moi cette graine de sagesse
que Tu as semée en mon cœur éternel
La jeune pousse émerge maintenant à travers la déchirure
Là où le vrai et le faux en mon cœur se séparent