Aujourd’hui, la souris est revenue et, avec elle, l’opportunité de revenir, moi aussi, sur une scène qui reste depuis longtemps gravée dans ma mémoire, avec les sceaux de la culpabilité et du remord.
J’en ai profité pour changer mon attitude de dégoût et mon comportement violent à l’égard de la petite souris. Je prends conscience que je ne suis pas un chat. Mon rôle n’est pas de pourchasser ces misérables petites bestioles. Une maison propre et confortable a besoin d’un chat. Sinon, ces petites fugaces s’inviteront ne serait-ce que pour loger. Elles se promèneront à leur gré, à la nuit tombée, laissant leur odeur négligée partout sur leurs passages.
Cette réalisation m’est précieuse car elle me libère de cette culpabilité qui me hantais depuis lors et de ce remord qui me rongeait dramatiquement. Avec cette prise de conscience que c’était une erreur, je peux inviter le pardon à adoucir mon coeur à cet égard.
La nature est aussi le théâtre d’une violence légitime entre le chasseur et sa proie. Lorsqu’une petite bestiole indésirable s’invite clandestinement chez moi, mon devoir est de donner à son prédateur naturel la place qui lui revient légitimement.