Comme le froid en hiver

Illusion… Confusion…
Confusion…
Sidération…

Je renonce peu à peu à l’emprise de Kalyuga
Mais parfois, elle revient submerger mon cœur

Cœur brisé, famille corporelle brisée,
famille humaine déchirée, famille spirituelle…
Atomisée…

Une lueur d’espoir s’allume à l’Est
Quand l’Ouest plonge dans le désespoir le plus noir.

Devrais-je partir ?
Partir vers l’Est ?
Abandonner les miens ?
En trouver d’autres plus loin ?

L’omerta occidentale me pèse
Elle corrompt tous les miens
Elle les broie comme je broie du noir
Du noir en dedans

Tu brilles dans cette obscurité
A côté de Toi, l’espoir de l’Est est un pâle reflet
A côté de Toi, je ne peux tomber
A côté de Toi, j’aimerais avancer

Comme ce petit ours en peluche
J’ai le cœur et le pied rapiécés
La Connaissance, le fil rouge qui rapièce mon cœur et mon pied

Partir d’ici ?
En suivant ce fil rouge
Rester ici ?
En suivant ce fil rouge
L’ici est-il une prison ?
En suivant ce fil rouge
A chaque pas, à chaque souffle,
J’échappe à cette prison

Ma foi dans le Drama éclaire le fond de ma prison
Ici ou ailleurs, quelle importance ?
C’est un puis
Un puis de Connaissance et de Sagesse
C’est une ouverture tout en bas
Qui débouche dans un ciel radieux
Un ciel avec Toi au milieu
Radieux

Puissante est l’Illusion
Permanente, omniprésente, pénétrante
Comme le froid en hiver
Lorsqu’il brise même la pierre

Depuis la Nuit des Temps, elle pénètre mon cœur
Elle le brise à l’intérieur
Inexorablement

Que reste-t-il de moi ?
Toutes mes illusions tombées
Mon être presque complètement effrité
Juste un fil attaché à mon cœur
Un joli fil rouge entre Toi et moi

Il me tient tant à cœur !

Sacré,
Qu’est-ce qui est sacré ?

Quelles sont les racines sacrées
qui pénètrent mon cœur d’enfant
dans sa profondeur éternelle ?

Que devrais-je sanctifier maintenant ?

Toi mon doux Père
Cette connaissance que Tu m’as restituée
Rien n’est plus sacré à mon cœur, à mes yeux
A mon cœur d’enfant, à mon regard intérieur

Le temps qui passe…
Chaque seconde qui s’écoule dans Ton souvenir
Dans la conscience de notre relation éternelle
Dans l’amour le plus pur

L’Action
Chaque acte posé dans notre coopération

La pensée
Chaque pensée qui me traverse
Portée par le Temps, par ses artisans, petits et grands…
Chaque pensée comme un trésor illimité…

Le Sourire
Celui qui illumine mon visage intérieur
Lorsque mon regard croise le Tien

L’émotion qui m’emporte vers Toi
Cet élan insensé dans lequel je me sacrifierais
Pour m’approcher encore plus près de Toi

Cette mort si douce
Comme une résurrection qui ne cesse de m’échapper

L’espérance
Celle que nul oubli ne peut effacer
Celle qui vit dans mon souffle immobile
Celle qui chante dans mon silence absolu
Paisible, insouciante espérance
Sans cesse renouvelée

La vague qui va et vient
Entre Toi et moi,
Portée par mon souffle…
Mon souffle ? Notre souffle ?
Cet instant précieux
Juste après la mort
Lorsqu’il prend naissance en moi
Je Te reconnais en lui, en moi
Dans cet instant là…
Si précieux, si fugace…
Sans cesse renouvelé

Les battements de mon cœur
Le tambour de mon cœur
Le métronome de mon cœur
Mon rythme intérieur…
Doudoum doudoum…
Qui sans cesse bat la mesure
Entre Toi et moi…

Rire

Crier, s’écrier, s’écrire, écrire, et rire, rire.
Le rire vient donc du cri et il passe par l’écriture.
Qui ne connait pas le cri de sa mère ?

Absolument dépourvue de dimension physique,
Ma forme originelle et éternelle est celle d’un point immatériel.
Je suis l’âme qui anime ce corps.

Le fondement ultime de toute vérité, l’Être suprême,
Dieu est également une âme mais
Il est l’Unique éternellement incorporel,
Le seul qui ne prend jamais naissance dans un ventre maternel.

Ce corps physique appartient à la Nature, aux éléments.
Tandis que moi, l’âme, j’appartiens à Dieu.
Je suis son enfant et j’hérite de ses propriétés physiques et métaphysiques,
De ses vertus, ses pouvoirs et sa science.

Quelle est cette science qui perpétue la pureté du coeur ?
Cette question est typiquement humaine.
Le rire est-il une forme d’expression corporelle ?
Y a-t-il une forme de transcendance dans le rire ?

Il me semble qu’une certaine posture intérieure
invoque naturellement le souffle et déclenche le rire…
Le mouvement du rire est ensuite autonome,
Comme un moteur à explosion. Une fois lancé,
Il s’alimente de lui-même.

Quelle autre forme d’expression corporelle, parfois irrépressible,
provoque immanquablement le rire des enfants ?

Lorsque je ris un peu trop longtemps,
ensuite vient le mal de tête.
C’est là où bailler me fait vraiment du bien.

Ces différentes formes d’expression corporelles
peuvent parfois revêtir un caractère subversif…
Est-ce un art où une science qui me permet d’éviter
certains terrains glissants ?

Enfin

Pendant que je m’évapore
Tu cristallises…

Le temps avance
La Fin approche
La Nuit des Temps touche à sa fin

Enfin !

Le Jour des Temps est sur le point de se lever
Je cherche dans mon brouillard intérieur
Je m’efforce de rassembler mes idées
Où sont-passées mes belles réalisations ?
Celles qui m’ont permis d’avancer…

Les liens du cœur m’attachent aux êtres
Et aux choses…
Comment pourrais-je éviter de m’attacher ?

Lorsqu’un lien se brise,
C’est le néant qui menace mon cœur…

Petit soldat de l’amour
Perdu corps et âme dans la guerre des cœurs
Se tient debout au milieu du champs de bataille…

Est-ce la sidération qui efface mes souvenirs ?
Après l’imposture de la Mort, celle de l’Oubli…

Serein et confiant, Tu attends à mes côtés
Que mes brumes se dissipent
Et que je me tourne enfin vers Toi

A travers la déchirure

C’est fini
C’est bientôt fini
La guerre se termine enfin
La Nuit des temps touche à sa fin
Lumière éteinte de nos vies
La fin du monde sans magie

Les ténèbres enfoncent leurs racines illimitées dans ce vieux monde complètement dégradé. Je m’accroche désespérément à tout ce qui pourrait ressembler à une lueur d’espoir. C’est la guerre du bien contre le mal, c’est la guerre de la vérité contre le mensonge, c’est la guerre de l’amour et de l’amitié contre l’idéologie décadente et malveillante d’une humanité inhumaine.

L’actualité de cette guerre m’attire dans une quête d’espoir. Ce combat qui se déroule dans le monde, sous mes yeux rivés à l’écran, me détourne du combat que se livrent en moi-même les émotions et les motivations contradictoires.

Dois-je tourner définitivement le dos au passé ? Comment ignorer tous ces couteaux plantés dans mon dos ? Je dépose un baiser sur toutes mes blessures. Je tiens dans le creux de ma main cette petite shungite polie. J’ai choisi ce petit pendentif noir pour représenter toutes les violences que j’ai reçues depuis la Nuit des temps ainsi que les blessures qu’elles ont laissées dans mon cœur d’enfant. (…) Comment avancer dans ce champ de bataille dévasté par la guerre des cœurs. Comment exprimer le désarroi de mon cœur dans cette guerre que malgré moi je ne peux déserter. Je dépose un baiser sur cette petite shungite blottie dans le creux de ma main. Je me tiens debout au milieu de ce champ de bataille dévasté. Je serre le lacet du pendentif autour de ma tête. La petite shungite est maintenant contre mon front, au niveau du troisième œil. Ce n’est pas une contemplation même si ça y ressemble étrangement. C’est toujours cette même sidération devant ce champ de bataille, cette même impuissance à avancer ou reculer, perdu corps et âme dans la dévastation générale. Combien de temps ai-je besoin ? L’éternité suffira-t-elle ?

C’est l’image d’une fleur que Pierre vient de m’envoyer en disant d’elle qu’il ne lui manque que la parole.

Cette fleur est magnifique ! La splendeur de la nature est fascinante. Son message silencieux s’adresse au sage, celui qui sait en contempler la beauté sans perdre de vue la Vérité. La perfection des couleurs et des formes, des parfums et saveurs, nous attire avec une promesse d’extase. Mais c’est la Vérité silencieuse et cachée que le sage désire vraiment honorer.

Dans quelle mesure cette sagesse a-t-elle imprégné mon cœur ?
Ravagé par les affres de l’illusion et de la violence
Je me tiens debout là dans le champs de bataille, comme au bord d’un gouffre insondable
Mon passé m’entraîne vers le bas, vers les ténèbres insondables de ce gouffre béant devant moi
Mon cœur corrompu promet de céder allègrement à toute illusion qui saura le gagner
Mon cœur éternel promet que rien ni personne ne pourra le détourner de Toi

J’aime ce labyrinthe intérieur dans lequel je me perds
J’aime ce champ de bataille
Sa dévastation me semble belle
C’est la beauté de la Mort qui nous gagne
Elle enlève le voile qui cache la Vérité

Suspendu entre nadir et zénith
Je me tiens immobile devant le temps qui passe
Ce vieux monde finira demain
Il n’en restera plus rien
J’emporterai avec moi cette graine de sagesse
que Tu as semée en mon cœur éternel
La jeune pousse émerge maintenant à travers la déchirure
Là où le vrai et le faux en mon cœur se séparent

La guerre des cœurs

Un voilier dans la nuit

Quand l’illusion m’attire avec une promesse d’extase, elle passe par la voie du corps et de la perception sensorielle. Ce sont les aspects de La Nature qui me fascinent alors. Dans cette contemplation aux allures de fusion corporelle, je convoque le Divin en moi jusqu’à obtenir un plaisir absolu. Mais qu’en est-il de ma souveraineté spirituelle dans cette dépendance au corps ? Mon chemin dans cette Nuit des Temps est une descente aux enfers. J’avance dans une quête de bonheur mais je trébuche dans le plaisir corporel. Lorsque je m’identifie à mon corps, mon esprit le considère alors comme son maître. La puissance de l’expérience corporelle est telle que tous mes ministres se soumettent naturellement au corps. C’est une corruption aux allures de gangrène qui s’installe progressivement dans mon être. La conscience de corps devient peu à peu une tyrannie implacable. Et moi, l’âme, le souverain innocent, prisonnier en mon propre royaume, quel avenir pour moi dans cette guerre des coeurs ?

Le Retour de La Lumière

J’ai conscience de qui je suis. Je suis l’âme qui anime ce corps. Avant de venir au monde à travers ce corps, j’ai traversé toute l’histoire de l’humanité, en me réincarnant de multiples fois. Ainsi, j’ai tout traversé depuis le début de l’histoire jusqu’à maintenant. J’ai traversé Le Jour et La Nuit des Temps. J’ai traversé Le Paradis et L’Enfer. J’ai vu le monde et mon propre être se dégrader progressivement pour atteindre ce niveau de décrépitude totale qui règne aujourd’hui. Je me trouve aujourd’hui complètement dominée par mes propres serviteurs. Mon esprit, mon intellect et mes sanskars, mes précieux instruments pour être, mes ministres sont devenus corrompus du fait de la conscience de corps que j’ai développée inconsciemment depuis La Nuit des Temps.
Dans ces ténèbres abyssales, je T’ai cherché désespérément et je T’ai retrouvé finalement ! Je T’ai reconnu et je me suis consacrée à Toi autant que j’ai pu. J’ai reçu Ta Connaissance et je l’ai complètement infusée en moi. Je suis allée aussi loin que j’ai pu dans cette compréhension du Karma et du Dharma.
Le paradoxe suprême de la violence originelle est maintenant devant moi. Est-ce Dharamraj en face de moi ? Suis-je en train de l’apprivoiser ?
Le prince innocent n’est plus dupe maintenant. Les ministres corrompus perpétuent autant que possible leur funeste tyrannie mais c’en est la fin. Le prince revendique à nouveau les pouvoirs divins qui sont les siens. L’âme s’est placée sous la protection de son Créateur. Elle reçoit actuellement son patrimoine originel de vertus et de pouvoirs divins. L’Ordre primordial de l’Être et du Monde s’établit à nouveau, silencieusement, la vibration de l’Amour originel se propage très doucement. Sans aucune violence, sans aucun jugement, tout naturellement, l’autorité divine s’établit à nouveau sur le monde.

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