Rire

Crier, s’écrier, s’écrire, écrire, et rire, rire.
Le rire vient donc du cri et il passe par l’écriture.
Qui ne connait pas le cri de sa mère ?

Absolument dépourvue de dimension physique,
Ma forme originelle et éternelle est celle d’un point immatériel.
Je suis l’âme qui anime ce corps.

Le fondement ultime de toute vérité, l’Être suprême,
Dieu est également une âme mais
Il est l’Unique éternellement incorporel,
Le seul qui ne prend jamais naissance dans un ventre maternel.

Ce corps physique appartient à la Nature, aux éléments.
Tandis que moi, l’âme, j’appartiens à Dieu.
Je suis son enfant et j’hérite de ses propriétés physiques et métaphysiques,
De ses vertus, ses pouvoirs et sa science.

Quelle est cette science qui perpétue la pureté du coeur ?
Cette question est typiquement humaine.
Le rire est-il une forme d’expression corporelle ?
Y a-t-il une forme de transcendance dans le rire ?

Il me semble qu’une certaine posture intérieure
invoque naturellement le souffle et déclenche le rire…
Le mouvement du rire est ensuite autonome,
Comme un moteur à explosion. Une fois lancé,
Il s’alimente de lui-même.

Quelle autre forme d’expression corporelle, parfois irrépressible,
provoque immanquablement le rire des enfants ?

Lorsque je ris un peu trop longtemps,
ensuite vient le mal de tête.
C’est là où bailler me fait vraiment du bien.

Ces différentes formes d’expression corporelles
peuvent parfois revêtir un caractère subversif…
Est-ce un art où une science qui me permet d’éviter
certains terrains glissants ?

Enfin

Pendant que je m’évapore
Tu cristallises…

Le temps avance
La Fin approche
La Nuit des Temps touche à sa fin

Enfin !

Le Jour des Temps est sur le point de se lever
Je cherche dans mon brouillard intérieur
Je m’efforce de rassembler mes idées
Où sont-passées mes belles réalisations ?
Celles qui m’ont permis d’avancer…

Les liens du cœur m’attachent aux êtres
Et aux choses…
Comment pourrais-je éviter de m’attacher ?

Lorsqu’un lien se brise,
C’est le néant qui menace mon cœur…

Petit soldat de l’amour
Perdu corps et âme dans la guerre des cœurs
Se tient debout au milieu du champs de bataille…

Est-ce la sidération qui efface mes souvenirs ?
Après l’imposture de la Mort, celle de l’Oubli…

Serein et confiant, Tu attends à mes côtés
Que mes brumes se dissipent
Et que je me tourne enfin vers Toi

La guerre des cœurs

Un voilier dans la nuit

Quand l’illusion m’attire avec une promesse d’extase, elle passe par la voie du corps et de la perception sensorielle. Ce sont les aspects de La Nature qui me fascinent alors. Dans cette contemplation aux allures de fusion corporelle, je convoque le Divin en moi jusqu’à obtenir un plaisir absolu. Mais qu’en est-il de ma souveraineté spirituelle dans cette dépendance au corps ? Mon chemin dans cette Nuit des Temps est une descente aux enfers. J’avance dans une quête de bonheur mais je trébuche dans le plaisir corporel. Lorsque je m’identifie à mon corps, mon esprit le considère alors comme son maître. La puissance de l’expérience corporelle est telle que tous mes ministres se soumettent naturellement au corps. C’est une corruption aux allures de gangrène qui s’installe progressivement dans mon être. La conscience de corps devient peu à peu une tyrannie implacable. Et moi, l’âme, le souverain innocent, prisonnier en mon propre royaume, quel avenir pour moi dans cette guerre des coeurs ?

Une fourmi de 18 mètres

Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n’existe pas, ça n’existe pas

Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n’existe pas, ça n’existe pas

Une fourmi parlant français
Parlant latin et javanais
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Et pourquoi… pourquoi pas

Texte : Robert Desnos

La violence et la souffrance existent-elles ?

Le vide existe-t-il ?
C’est une absence de matière

L’obscurité existe-t-elle ?
C’est une absence de lumière

Finalement, qu’est-ce que le néant ?
Peut-être un domaine d’inexistence…
Comment définir quelque-chose qui n’existe pas ?
Comment définir quelque-chose qui serait dépourvu de signification ?

Je suis né en temps de guerre, comment pourrais-je définir la paix sans concevoir la violence qui la détruit ?

La racine de toute émotion désagréable est-elle une frustration, un manque ?

Ai-je toujours conscience que l’on m’a pris ce dont j’avais besoin, une fois que ce bien a disparu ? La lumière est une telle évidence que lorsqu’elle disparaît, j’invente l’obscurité.
La violence et la souffrance naissent d’une relation de cause à effet, cette évidence n’est pas moindre.
La communication relationnelle est un phénomène existentiel dans lequel la violence et la souffrance peuvent s’observer, tout comme les êtres vivants dans la nature peuvent observer leur ombre.


Qui suis-je ?

Absolument dépourvue de dimension physique, ma forme originelle et éternelle est celle d’un point immatériel. Je suis l’âme qui anime ce corps. Mon premier serviteur est l’esprit. Cela signifie que ma première réalité est spirituelle. C’est ma réalité intérieure. Avec l’esprit, j’accède à mes propriétés originelles et éternelles que sont la conscience et la mémoire. Mon corps est mon deuxième serviteur. Je l’adopte à travers l’esprit. C’est pourquoi le monde corporel est ma deuxième réalité. C’est ma réalité extérieure.

Absolument dénuée de toute apparence physique, ma forme originelle et éternelle est celle d’une étoile infiniment petite. Je suis l’âme qui anime ce corps. Ce corps est immense comparé à moi l’âme mais il est limité. Moi l’âme, je suis infiniment petite. Cependant, je porte en moi un univers spirituel illimité.

L’esprit est un souffle subtile qui circule en moi l’âme, de l’intérieur vers l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur. L’esprit est une nature pénétrante qui s’attache à la matière. Ses racines sont dans l’âme et il envoie comme des lianes pour conquérir la matière.

Moi l’âme, je suis originellement et éternellement incorporelle. Cependant, grâce à l’esprit et au corps, je deviens corporelle.

Zion train

L’imposteur à neuf têtes

Termine enfin son règne !

Le Maître sans queue ni tête

Est déjà de retour

Le Temps sera bientôt bouclé

Le Voyageur sans valise

Est venu nous chercher

Suis bien cette frontière

Que rien d’impur ne la pénètre !

Surveille bien tes paramètres

Zion train is coming our way

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