Quand l’illusion m’attire avec une promesse d’extase, elle passe par la voie du corps et de la perception sensorielle. Ce sont les aspects de La Nature qui me fascinent alors. Dans cette contemplation aux allures de fusion corporelle, je convoque le Divin en moi jusqu’à obtenir un plaisir absolu. Mais qu’en est-il de ma souveraineté spirituelle dans cette dépendance au corps ? Mon chemin dans cette Nuit des Temps est une descente aux enfers. J’avance dans une quête de bonheur mais je trébuche dans le plaisir corporel. Lorsque je m’identifie à mon corps, mon esprit le considère alors comme son maître. La puissance de l’expérience corporelle est telle que tous mes ministres se soumettent naturellement au corps. C’est une corruption aux allures de gangrène qui s’installe progressivement dans mon être. La conscience de corps devient peu à peu une tyrannie implacable. Et moi, l’âme, le souverain innocent, prisonnier en mon propre royaume, quel avenir pour moi dans cette guerre des coeurs ?