La guerre des cœurs

Un voilier dans la nuit

Quand l’illusion m’attire avec une promesse d’extase, elle passe par la voie du corps et de la perception sensorielle. Ce sont les aspects de La Nature qui me fascinent alors. Dans cette contemplation aux allures de fusion corporelle, je convoque le Divin en moi jusqu’à obtenir un plaisir absolu. Mais qu’en est-il de ma souveraineté spirituelle dans cette dépendance au corps ? Mon chemin dans cette Nuit des Temps est une descente aux enfers. J’avance dans une quête de bonheur mais je trébuche dans le plaisir corporel. Lorsque je m’identifie à mon corps, mon esprit le considère alors comme son maître. La puissance de l’expérience corporelle est telle que tous mes ministres se soumettent naturellement au corps. C’est une corruption aux allures de gangrène qui s’installe progressivement dans mon être. La conscience de corps devient peu à peu une tyrannie implacable. Et moi, l’âme, le souverain innocent, prisonnier en mon propre royaume, quel avenir pour moi dans cette guerre des coeurs ?

Le Retour de La Lumière

J’ai conscience de qui je suis. Je suis l’âme qui anime ce corps. Avant de venir au monde à travers ce corps, j’ai traversé toute l’histoire de l’humanité, en me réincarnant de multiples fois. Ainsi, j’ai tout traversé depuis le début de l’histoire jusqu’à maintenant. J’ai traversé Le Jour et La Nuit des Temps. J’ai traversé Le Paradis et L’Enfer. J’ai vu le monde et mon propre être se dégrader progressivement pour atteindre ce niveau de décrépitude totale qui règne aujourd’hui. Je me trouve aujourd’hui complètement dominée par mes propres serviteurs. Mon esprit, mon intellect et mes sanskars, mes précieux instruments pour être, mes ministres sont devenus corrompus du fait de la conscience de corps que j’ai développée inconsciemment depuis La Nuit des Temps.
Dans ces ténèbres abyssales, je T’ai cherché désespérément et je T’ai retrouvé finalement ! Je T’ai reconnu et je me suis consacrée à Toi autant que j’ai pu. J’ai reçu Ta Connaissance et je l’ai complètement infusée en moi. Je suis allée aussi loin que j’ai pu dans cette compréhension du Karma et du Dharma.
Le paradoxe suprême de la violence originelle est maintenant devant moi. Est-ce Dharamraj en face de moi ? Suis-je en train de l’apprivoiser ?
Le prince innocent n’est plus dupe maintenant. Les ministres corrompus perpétuent autant que possible leur funeste tyrannie mais c’en est la fin. Le prince revendique à nouveau les pouvoirs divins qui sont les siens. L’âme s’est placée sous la protection de son Créateur. Elle reçoit actuellement son patrimoine originel de vertus et de pouvoirs divins. L’Ordre primordial de l’Être et du Monde s’établit à nouveau, silencieusement, la vibration de l’Amour originel se propage très doucement. Sans aucune violence, sans aucun jugement, tout naturellement, l’autorité divine s’établit à nouveau sur le monde.

Karma et culpabilité

A travers l’action (karma), la Vie nous place dans une relation de cause à effet avec le Monde entier. Apprendre à déceler la culpabilisation, c’est vital ! Apprendre à la déjouer et à préserver son innocence, sa pureté, sa bienveillance naturelle et sa liberté, c’est le véritable but de la Loi du Karma. Un discours, un message vient me questionner sur cette relation de cause à effet entre ma conscience, mes actes et ce que la vie me donne à vivre… Si la moindre culpabilité s’immisce en moi, c’est ma propre ignorance qui lui ouvre la voie. Je comprends alors que des aspects subtiles de cette Loi m’échappent encore et encore. Je comprends alors que ma vision de moi-même et du Monde reste encore très limitée. Le véritable discernement est celui qui me permet d’acquérir le bon positionnement, à partir duquel je pourrai reconnaître et apprécier les qualités innées en moi, celles qui s’expriment à travers chacune de mes actions, quelles qu’elles soient…

Une fourmi de 18 mètres

Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n’existe pas, ça n’existe pas

Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n’existe pas, ça n’existe pas

Une fourmi parlant français
Parlant latin et javanais
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Et pourquoi… pourquoi pas

Texte : Robert Desnos

La violence et la souffrance existent-elles ?

Le vide existe-t-il ?
C’est une absence de matière

L’obscurité existe-t-elle ?
C’est une absence de lumière

Finalement, qu’est-ce que le néant ?
Peut-être un domaine d’inexistence…
Comment définir quelque-chose qui n’existe pas ?
Comment définir quelque-chose qui serait dépourvu de signification ?

Je suis né en temps de guerre, comment pourrais-je définir la paix sans concevoir la violence qui la détruit ?

La racine de toute émotion désagréable est-elle une frustration, un manque ?

Ai-je toujours conscience que l’on m’a pris ce dont j’avais besoin, une fois que ce bien a disparu ? La lumière est une telle évidence que lorsqu’elle disparaît, j’invente l’obscurité.
La violence et la souffrance naissent d’une relation de cause à effet, cette évidence n’est pas moindre.
La communication relationnelle est un phénomène existentiel dans lequel la violence et la souffrance peuvent s’observer, tout comme les êtres vivants dans la nature peuvent observer leur ombre.


Que ma joie demeure !

Quoi de plus simple avec Toi ?
L’Histoire se termine maintenant
Je m’apprête à recevoir le plus beau des Cadeaux
Que la Vie puisse offrir

Quelle Relation plus merveilleuse que la notre ?
Un parfum d’Absolu par delà tout cela
Une magie subtile qui dévoile Le Mystère

Sortir maintenant de cette interminable Nuit des Temps
Retrouver notre essence originelle
Je vois enfin le Jour des Temps arriver !

La peine


« Ne prenez pas de peine, ne donnez pas de peine !
Quand cet échange de peine finira, la perfection sera alors proche. »

BapDada

Comment mettre en pratique une telle injonction ?

Pourrai-je m’absorber complètement dans ma relation à Dieu et disparaître à toute autre relation ?

La peine est l’écho interminable de la violence.
Dans ce monde de la peine, la violence relationnelle est le pain quotidien de tous les êtres vivants. Cependant, pour avancer dans cette interminable Nuit des temps, j’ai besoin de voir le Jour. C’est pourquoi, je détourne mon regard de nos blessures. Je ne veux surtout pas voir les miennes.

Pourquoi la Vie me ramène-t-elle inlassablement à cette réalité qui est la mienne mais que je ne peux supporter sans souffrir un martyr interminable ?

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